Je m’appelle Anna de Portuondo, je suis née à Bilbao. A l’âge de 5 ans, nous avons déménagé au Pays Basque français. Aujourd’hui j’habite en Bourgogne. Pianiste, je dirige des choeurs d’enfants et d’adultes, j’enseigne au Conservatoire de musique.
C’était mon rêve de visiter Granada. Je suis venue en octobre 2017 et à peine arrivée, je suis venue au Sacromonte. Je voulais voir les grottes où vivaient les gitans. En me promenant j’ai vu l’»Escuela Internacional Manolete».
Judea m’a accueilli. Je lui ai expliqué que je débutais le flamenco et lui demandais que pouvait me proposer son école. Elle m’a alors donné un cours de danse pour évaluer mon niveau, et m’a concocté un programme d’une semaine pour le mois de février suivant.
J’ai tellement aimé cette semaine-là que j’ai voulu revenir 15 jours au mois de juillet pour faire plusieurs stages : «Tecnica y compas» avec Judea, «Compas» avec El Torombo et «Cante» avec Joni. Ces 15 jours m’ont enchantés, mais je reste sur ma faim tellement il y a à apprendre. J’ai l’intention de revenir pour poursuivre ma formation, vivre la Semaine Sainte 2019, et rencontrer le «Christ des gitans».
Cette école est splendide. Pour son enseignement bien sûr, mais aussi pour cette vue magnifique. Quand je chantais, je regardais l’ Alahambra et m’imaginais être sultane, une reine gitane!
Judea m’a pris comme j’étais, avec ce que je savais déjà. Elle a commencé petit à petit, en me donnant confiance. J’ai aussi ressenti beaucoup de liberté, ne me sentant pas ridicule quand je dansais et que je n’y arrivais pas. Ici on me dit que je peux, le flamenco est pour tous. Du coup, je veux transmettre le peu que je sais à mes élèves.
Mon intérêt pour le flamenco, je l’ai depuis toute petite. Je dansais n’importe comment mais j’ai toujours aimé danser comme les gitanes, et chanter.
J’ai grandi à Bermeo, un village très «basque». Il y avait des gitans tout près de chez nous, je les regardais de loin, ils m’attiraient. Et encore maintenant je rêve d’eux, je vois leur visage dans mes rêves. Je ne sais pourquoi, mais je voulais à tout prix connaître les gitans de Granada.
Mon père me demande d’où me vient cette passion pour le flamenco ; j’avais un peu honte de dire à ma famille (ancrée dans une culture basque) que j’aimais le flamenco. Maintenant je prends confiance, j’ai gagné en fondamentaux et je sais que petit à petit je vais grandir dans cet art. La deuxième semaine j’avais plus de liberté ; je partage cette passion, tout le monde est content !
Après avoir eu mes expériences de vie, ma vie de musicienne, aujourd’hui je peux vivre le flamenco. Je veux trouver mon expression propre que ce soit avec le flamenco ou la musique classique avec laquelle j’ai été élevée. Je veux m’exprimer avec confiance et liberté. Etre et accepter qui je suis.
2:49 JUDEA
Anna est une élève que je connais depuis février dernier. Elle est musicienne, et comprend tout ce que je lui explique. Dans mes cours, avec les débutants, on commence avec les bases de positions du corps, de la coordination, de la technique. Puis j’essaie (et j’y arrive !) de faire sortir ce que l’élève possède : sa façon de ressentir.
Je suis contente de cette deuxième rencontre, on a réussi à aller de l’avant, un pas après l’autre. A la prochaine rencontre, on fera encore d’autres pas en avant et ainsi de suite.
C’étaient des cours intensifs, elle a été très courageuse car elle avait 3h30 de cours de danse plus celui de Cante.
8:38 JONI
Elle voulait que je lui apprenne des Tangos de Granada et de ses environs, ses différents styles.
En deux semaines elles a appris tout un Cante por Tango.